La vie serait impossible si l'on se souvenait, le tout est de choisir ce qu'on doit oublier.
Depuis le 11 Janvier dernier, pas un nouvel article, une breve ou une photo a se mettre sous la dent. Au nom de la "memoire selective", sans doute, au nom de l'arrivee au debut du mois de Janvier de "Mange-Mouche", "Infirmiere du Monde" et "Softy" plus certainement encore. Que notre bataille a Koh Lanta, Koh Phi Phi et Koh Samui, avec les jaunes pour la conquete des epreuves d'immunite aux Buckets et au Daiquiri aient fait des degats sur ma capacite a dactylographier des evenements, c'est sur et certain !
Bref, une flemme de l'autre monde et l'envoi d'amis par avions charters ont eu raison de la bonne continuation de ce site.
Neanmoins, hier, lors de l'epique ascencion du volcan Merapi, avec pres de 6 heures de marche a travers la foret, je me suis mis a penser a tout ca, la ou je vous ai laisse de nos aventures, les questions que vous devez vous poser devant vos ecrans, etc... alors je me suis fait un petit flash-back a flanc de colline, le coeur a plein regime dans des montees interminables et les souvenirs des 90 derniers jours reapparaissant comme sortant de la brume envirronante. Je me suis donc laisse porte par le chemin menant a ma memoire, en meme temps que je gravissais ce sommet.
Hier soir a 22h, un 4x4 est venu nous chercher a Gang II, a Yogyakarta, ou nous avons passe la semaine. Un enieme moyen de transport et une conduite hasardeuse qui me permettent de vous faire le parralele

Je resserre mes lacets, derniere cigarette avec mon The, devant le troisieme but de Niang dans un Marseille-Nancy de la "Liga Perancis" diffuse en direct par la tele indonesienne. Il est pres d'une heure du matin, a nous le volcan ! Nous avons un guide pour tous les 3 et un autre groupe de 6 six avec un guide egalement fait le chamin avec nous. La premiere portion, sur 2km est goudronee, mais nous chauffe bien les jambes d'entree avec un denivele de plus en plus important .

Il est desormais 2h du mat' et l'ascencion nous fait transpirer au possible en pleine nuit comme si on sortait de la mer. Le coeur est desormais a 180 et ca tire sur les jambes. Je me dis qu'une fois en haut, ca en vaudra la peine, et j'essaie de me rappeler la derniere fois que mon corps a ete ainsi mis a contribution. C'est la qu'emerge le ViewPoint a Koh Phi Phi. Une demi-heure d'escaliers pas a niveau, par une chaleur hallucinante.

Avec l'altitude, le brouillard fait desormais de regulieres apparitions, avant de laisser la place a la pluie. On commence a souhaiter qu'une route secrete n'apparaisse et que des scooters nous y attendent, meme avec un sol sableux comme ca, ca irait. Je regarde Jean, et je souris en me rappellant de lui revenant du Marine National Park de Koh Lanta, couvert de terre ! La fine equipe que nous etions avait loue des petites "motobylettes" pour faire un grand tour de l'ile et nous etions alles nous baigne a l'extremite sud, ou apres 10km

Oups, une p'tite glissade de Mika, a deux metres devant moi ! Un peu de terre sur le short, il a l'habitude de ca sur terre batue. Le relief est desormais de plus en plus aride et le chemin laisse au fur et a mesure place a un peu d'escalade. Allez courage, le sommet n'est plus qu'a une heure d'ici !

Un vent glacial nous attaque par la droite, l'arrivee est proche, le paysage est lunaire ! Seule la Lune, justement, manque a l'appel. Les lumieres eparsent dans la vallee se fondent comme dans la continuite des quelques etoiles qui ressortent des nombreux nuages au dessus de nos tetes. La temperature est en chute libre et on se serre les uns-les autres dans des cavites de roche volcanique pour ne pas crever de froid. La Lune pointe alors le bout de son nez et je l'imagine pleine et brillante comme un 30 Janiver dernier.

Nous nous faisons une raison, de lever de soleil, nous ne verrons jamais aujourd'hui... En revanche, la pluie commence a tomber et nous sommes redescendus du Mont Merapi au ryhtme des gouttes, glissant de rocher en rocher jusqu'a la fin. On descend, on descend, et on continue de descendre, vers le pied de la montagne, vers le sud, vers la Malaisie, Singapour -deja traversees-, vers Java ou nous sommes a present et lundi prochain vers Bali, dernier chapitre des peregrinations asiatiques pour Jean et moi. Dans un mois, nous serons berlugans a nouveau, changes, transpires, marques, fatigues, ravis, surmotives, pensifs, heureux, comme on peut l'etre quand on gravit des sommets ;)